vendredi 10 septembre 2010

Jaffa! Jaffa!







La corniche de Tel-Aviv était bordée d’hôtels, de résidences de vacances, de restaurants. Une vraie ville balnéaire, comme on trouve sur la côte d’Azur. Elle longea un alignement de grands immeubles, puis les laissa derrière elle pour arriver à un petit promontoire qui s’avançait vers le large. En arrivant sur une place rectangulaire au milieu de laquelle était plantée une flèche pointue, elle reconnut la tour de l’horloge turque. Elle abandonna sa voiture dans une rue adjacente, et s’élança dehors, le cœur léger. Elle avait envie de hurler sa joie : enfin, Jaffa était là ! Elle avait remonté ce long fleuve de l’exode qui avait charrié ses limons jusqu’à Antony.
Sac sur le dos, baskets aux pieds, Sura se lança dans la ville. Elle sillonna les rues pendant deux heures, peut-être trois. La partie ottomane, le quartier de l’hôpital français et de l’église maronite, le quartier Ajami où se trouvait Redona, et le port. Elle était émue en parcourant ces lieux dont elle avait entendu parler. Émue aussi de constater que la ville était bien loin de l’image que ses parents lui avaient transmise. Ici, d’immenses résidences de luxe pour citadins fortunés ; là, le port où des yachts avaient chassé les bateaux de pêche ; enfin, les vieilles villas à la splendeur passée avaient été découpées en appartements.

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